Les fruits noirs…

Lorsque j’étais enfant, nous les faisions cuire, dans de l’eau très chaude ou grillée sous la cendre. Et on utilisait les noyaux pour faire un jeu de société appelé « Songo’o ».  Perso j’adorais ça! Et je suis sûre que bon nombre d’entre vous aussi, enfin, si vous avez grandi en Afrique.
L’arbre qui produit ces fruits noirs c’est l’Élémier d’Afrique, en latin Canarium schweinfurthii. Et il appartient à la même famille que l’arbre du Safou (Au Cameroun on dit les prunes): la famille des Burséracées. À noter que l’Élémier d’Afrique est présent dans toute l’Afrique centrale, et on va le retrouver aussi en Afrique de l’Ouest: en Casamance (au Sénégal), en Côte d’Ivoire mais aussi en Angola, en Ethiopie et en Tanzanie…

 

 

L’Élémier d’Afrique est un arbre plein de vertus, aux propriétés médicinales valorisées en médecine traditionnelle africaine. Mais si je l’évoque aujourd’hui, c’est pour ses propriétés cosmétiques peu connues.

C’est au Nigéria que les fruits noirs sont transformés et utilisés à des fins cosmétiques. En effet, là-bas, la pulpe des fruits noirs est transformée en huile végétale( 71 % d’acide palmitique et 18 % d’acide oléique) et en beurre végétal en remplacement du beurre de Karité, même si en comparaison le beurre de karité serait beaucoup plus riche en acide stéarique que l’huile d’Aiélé.
Une huile et un beurre que les nigériannes utilisent aussi bien sur la peau, les cheveux qu’en cuisine.

Ces propriétés cosmétiques et alimentaires ont été découvertes et mises en valeur par l’éminent Professeur César Kapseu qui a fait un travail de recherche remarquable sur les huiles végétales d’Afrique. On lui doit entre autres la découverte de l’huile de Ndjansang.

Dans cette vidéo, je partage avec vous les propriétés de différentes parties de l’arbre: feuilles, écorces, Résine… et me questionne sur la valorisation de l’huile d’Aiélé en Afrique.