La plante est utilisée en Afrique depuis des siècles, notamment pour leurs feuilles qui servent à emballer denrées alimentaires comme la noix de Kola mais aussi des préparations culinaires comme l’Akassa au Bénin, l’Attiéké national en Côte d’Ivoire, le Bobolo (bâtons de manioc) au Cameroun, pâte de haricots, igname pilée au Nigéria ou encore au Ghana. En plus de servir d’emballage, les feuilles de la plante vont servir à cuire les aliments. Non dépourvus de propriétés, les nutriments contenus dans les feuilles vont aller dans l’aliment mis à cuire ou à emballer. D’ailleurs, les aliments emballés tout chauds dans les feuilles de Katemfé ont une saveur particulière. On sent une réelle différence avec le même aliment emballé dans du plastique comme hélas on le voit encore dans nos villes. Une véritable catastrophe! Surtout quand on sait à quel point la plante est disponible, accessible et abordable sur les marchés. Elle pousse à l’état sauvage et est même présente jusque dans les milieux urbains. Bref, voilà un usage à préserver coûte que coûte. Cela pourrait contribuer au maintien des populations de Katemfé.

Katemfé, c’est le nom de la plante en Yoruba. Elle est donc présente de la Sierra-Léone jusqu’en Centrafrique, en passant par le Cameroun, le Bénin, le Togo, le Nigéria…

Les fruits sont une sorte de « baies » rouges à la couleur éclatante. Ils poussent au pied des plants, ne t’attends pas à les trouver en hauteur sur la plante, c’est à même le sol que les fruits se développent.

Ce qu’on sait le moins sur cette plante utilisée quotidiennement en Afrique, c’est que ses fruits font l’objet d’un vaste marché international

La protéine contenue dans l’arille du fruit: la Thaumatine serait 1500 à 3000 fois plus sucré que le saccharose à poids égal, sans avoir les conséquences de ce dernier sur la santé.

 

Raison pour laquelle elle a été autorisée comme édulcorant dans le reste du monde. on retrouve aujourd’hui la Thaumatine dans de nombreux aliments et boissons industrielles, mais aussi utilisé par l’industrie pharmaceutique pour masquer l’amertume de certains médicaments.

 

 

Si les fruits de la plante sont aujourd’hui largement exploités dans le reste du monde, les usages traditionnels de ceux-ci se perdent de plus en plus sur le continent africain. Utilisé autrefois pour sucrer le vin de palme devenu aigre, le fruit du Katemfé doit être de plus en plus valorisé comme « sucre » naturel au risque de voir cet usage vieux de plus de 500 ans, être accaparé par d’autres. Il existe d’ailleurs déjà un brevet déposé en 1976 par quelqu’un dont je ne pourrai citer le nom ici, pour « l’invention » suivante: « Une substance sucrée est obtenue à partir du fruit de Thaumatococcus daniellii par extraction avec un sel d’aluminium aqueux. L’extrait est purifié par des techniques d’échange d’ions et d’ultrafiltration. » Le brevet concernant cette « invention » a été accordée en 1979.

Le Katemfé rejoint alors la longue liste des plantes « brevetées » en Afrique chaque année.

Concernant le Katemfé, l’Afrique se contente de fournir la matière première, sans la transformer, et n’en tire alors que des bénéfices ridicules.

Dans cette vidéo que tu retrouveras sur la chaîne, on part en balade à la rencontre de cette plante sauvage unique!

 

J’ai commencé une longue expérimentation avec les fruits du Katemfé depuis de longs mois. Je partagerai mes conclusions dans une prochaine vidéo. En attendant, je l’utilise déjà comme extrait (teinture-mère) et pour le moment elle fait le job! Ça aussi, je t’en parlerai très prochainement.

Prends soin de toi,